Eh oui ! Vous avez décidé ensemble de choisir le congé parental comme mode de fonctionnement au niveau de la garde des enfants. Ensemble vous avez fait les comptes pour vérifier que cette solution était viable financièrement. C’est donc ensemble que vous devez vivre ce congé et que vous devez veiller au bon équilibre et au bien-être de chacun d’entre vous. Celui qui a mis son travail entre parenthèse ne doit jamais avoir le sentiment d’avoir été lésé.
03. Et pourquoi pas papa en congé parental ?
Il est très fréquent que, dans un couple, les avis sur les différents modes de garde des enfants soient assez similaires. Ce qui est plus rare, c’est que les deux soient d’accord sur le fait qu’ils n’en veulent pas ! Et ce qui est encore plus rare, mais ça arrive, c’est que le papa souhaite devenir père au foyer.
Cette décision, assez particulière, est en général très bien vécue car l’une des conditions de sa réussite réside dans le fait que chacun est d’accord avec la possibilité d’un retour en arrière si l’un ou l’autre n’était pas satisfait de la situation. Belle leçon pour ceux qui pensent toujours que c’est la femme qui doit rester au foyer !
A noter un autre avantage, et non des moindres, l’homme aura beaucoup moins de difficultés qu’une femme à retrouver un poste après une longue absence.
04. Pendant le congé
A moins de devenir nounou, tout autre travail pendant cette période est proscrit. L’obtention d’indemnités proposées par la CAF ou la MSA, est bien sûr soumise à conditions, mais surtout est très réglementé. Si d’aventure vous venait l’idée de travailler pendant votre congé parental, vous vous exposez à des sanctions allant jusqu’au remboursement complet de tout ce que vous aurez pu toucher, hors indemnités, pendant cette période.
Ce point est donc à prendre en compte dans votre décision de prendre un congé. Non seulement vous ne pourrez pas satisfaire votre besoin d’avoir une activité professionnelle, même très partielle, mais en plus vos revenus seront ceux des indemnités et rien d’autre.
Néanmoins, vous pourrez toujours vous tournez vers le bénévolat si vous avez un besoin irrépressible de vous occuper en dehors de la maison.
En effet, il n’y a rien de honteux à avoir besoin d’air, s’occuper du ou des enfants et de la maison peut s’avérer rapidement oppressant ou fatiguant. Alors, si vous n’êtes pas bénévole dans une association, si votre conjoint n’a pas la disponibilité nécessaire pour prendre le relais de temps à autre, que les grands parents sont en vacances et que la voisine est malade, il ne vous reste que la solution de la baby-sitter. La bonne nouvelle c’est que vous allez pouvoir prendre le temps de vous ressourcer un peu en sortant, pour quelques heures, de votre quotidien. La mauvaise, c’est que ce sera à vos frais. Déjà rémunéré par la CAF pour le congé parental, vous ne pourrez prétendre à aucune autre aide.
05. Commencer à penser à l’après
Quand on arrête son métier pendant une longue période, on a, du coup, plus la tête dans le guidon. L’éloignement du monde professionnel, le changement de rythme, etc… font que vous avez un œil différent sur votre situation. C’est à ce moment-là que les petites interrogations insidieuses vont apparaître. Finalement, vous n’étiez peut-être pas aussi bien dans votre travail… c’est peut-être le moment de changer d’orientation, de trouver un job qui vous permettra d’être beaucoup plus disponible pour votre ou vos enfants, ou encore de vous lancer dans une activité qui vous a toujours plu et que la vie quotidienne faisait que vous vous trouviez toujours des excuses pour ne pas sauter le pas.
Tout cela est très flou dans votre esprit et votre entourage, en général, ne vous aide pas tellement. Chacun y allant de son propre avis, vous sortez des conversations encore plus embrouillée qu’avant. C’est donc le bon moment pour faire un bilan de compétences. C’est une aide qui vous sera précieuse, car, réalisée en dehors de toutes perturbations extérieures, il vous permettra de mettre en évidence qu’elles sont vos aspirations réelles. Vous saurez ensuite quelles sont vos vraies envies en termes de carrière professionnelle.
Partant de là, vous pouvez prendre le temps de peaufiner un projet ou de prendre des formations pour arriver à votre nouvel objectif professionnel. A noter que les formations sont, elles, autorisées pendant un congé parental rémunéré par un Complément de Libre Choix d’Activité.
06. L’après, c’est maintenant !
Votre congé parental arrive à son terme dans peu de temps. C’est le moment de prendre rendez-vous avec votre employeur ou avec le DRH de votre société. Ne vous y prenez pas la dernière semaine… Votre boss ne se rappellera pas forcément que vous rentrez. Alors, si vous n’avez pas envie de vous retrouver sans bureau ou sans travail, mieux vaut prendre les devants. Lors de cet entretien, vous pourrez discuter du déroulement de votre retour : allez-vous retrouver votre poste ? vous en a-t-on attribué un autre ?, etc. Dans tous les cas, pensez à faire valoir vos droits. Votre contrat n’a été que suspendu pendant votre congé, vous devez donc retrouver un poste similaire à salaire égal à celui avant votre départ. Profitez-en aussi pour demander à voir vos collègues, ou vos nouveaux collègues dans le cas où vous changeriez de poste ou de service.
C’est aussi le moment d’évoquer la possibilité de ne reprendre qu’à temps partiel. Si votre décision finale n’est pas encore prise, ce qu’il vous dira sur la faisabilité d’une telle option pourra peut-être vous aider à faire votre choix. Par ailleurs, vous pourrez vous renseigner auprès d’organismes compétents pour vérifier si vous avez le droit au non à un complément de salaire couvrant la différence.
Même chose si vous êtes tentée par l’éventualité de ne pas reprendre votre travail. Si la loi protège théoriquement votre contrat de travail pendant le congé parental, il ne vous est néanmoins possible de demander une rupture conventionnelle. A la fin du congé, vous serez considérée comme au chômage et toucherez les indemnités liées à ce nouveau statut. Cela peut être intéressant pour vous surtout si vous avez décidé de changer d’orientation professionnelle dans la mesure où cela vous laissera du temps supplémentaire pour vous organiser. Comme toujours, renseignez-vous sur la meilleure manière de procéder.
07. Et les enfants dans tout ça ?
Comme un après un congé maternité (ou paternité), il ne faut pas oublier votre ou vos enfants. Le changement radical que va provoquer votre retour dans la vie professionnelle pourrait grandement perturber votre progéniture. Ils vont aller à la crèche ou chez une nourrice, vous serez moins présente et moins disponible. En somme, tout l’environnement et toutes les habitudes seront modifiées, créant ainsi un sentiment d’insécurité chez l’enfant.
Alors, comme vous avez préparé votre retour au travail, préparez vos enfants à ce changement. En leur expliquant les choses, avec leurs mots, et mieux, en planifiant une période transition où ils commenceront à aller chez la nounou ou à la crèche de plus en plus fréquemment. Ainsi, ils s‘habitueront au changement tout en douceur !