L ‘allaitement ! Quel sujet ! Laquelle d’entre vous n’a jamais eu droit à l’histoire de la voisine du cousin de la belle-sœur qui a allaité ses enfants jusqu’à leur entrée à la maternelle ? Laquelle d’entre vous n’a jamais entendu parler du bout-de-chou dont la mère, forcément indigne, à refuser que ses seins soient abîmés par un allaitement qui obligatoirement va saccager leur plastique ? Laquelle d’entre vous ne s’est jamais vu jeter un regard de reproche quand elle a seulement osé émettre l’idée qu’elle n’allaiterait pas son bambin ? Laquelle d’entre vous n’a pas eu la leçon de belle-maman, qui, du haut de sa haute expérience, se sent le devoir de vous expliquer ce que vous devez faire ? Et laquelle d’entre vous peut dire qu’elle n’est pas allée voir sur internet s’il était mieux d’allaiter ou pas ?
Aucune ! Et oui ! Aucune ! Vous vous êtes toutes retrouvées devant l’une, voire plusieurs, de ces situations. C’est dire à quel point le sujet allaitement est bouillant dans votre entourage. Entre les aficionados de l’allaitement au sein et les fanatiques du lait maternisé, vous ne savez plus où donner de la tête ! Du coup, vous pensez qu’à votre retour au travail, une fois votre décision prise, les choses seront plus simples… Autant vous le dire toute de suite… cela ne sera pas le cas ! Même moins concernés, vos collègues auront un discours tout aussi passionné sur le sujet.
Alors il ne vous reste plus qu’une chose à faire : posez-vous, réfléchissez, et arrêter votre idée sur le sujet sans vous préoccuper de ce que dira votre entourage et sans vous soucier des opinions de vos collègues. C’est à vous seule de décider si vous voulez opter pour le lait maternel ou le lait maternisé. C’est VOTRE décision, et cela doit le rester !
Concernant le fait de continuer d’allaiter quand vous aurez repris votre activité professionnelle, c’est la même chose. C’est à vous et à vous seule de choisir quelle option sera la meilleure pour vous et pour votre enfant. Demandez-vous si vous le ferez par plaisir ? Prenez ensuite bien conscience des contraintes que cela impliquera en termes de logistique, de temps et de fatigue. Interrogez-vous sur la faisabilité par rapport au mode de garde de votre bébé, etc, etc. N’oubliez pas le facteur le plus important, le lien que cet allaitement a créé entre vous et votre enfant.
Ne vous mettez pas de pression, plusieurs solutions s’offrent à vous et quelle que soit celle que vous choisirez, ce sera la bonne car c’est celle qui vous correspondra le mieux. Si vous ne vous sentez pas de continuer à allaiter après la reprise, si vous décidez de poursuivre l’allaitement le plus longtemps possible ou si vous reportez le sevrage en passant au mi-maternel / mi-maternisé, alors nos conseils sont là pour vous aider. Et, avant même de commencer, en voici déjà un : le Code du Travail vous octroie, jusqu’au un an de votre enfant, 1 heure par jour, prise sur le temps de travail, pour vous permettre de tirer votre lait. Cet article L. 224, votre employeur n’en fera sans doute pas la publicité…
01. Bébé sevré en toute tranquillité
Attention ! Sevrer bébé avant de reprendre le travail n’est pas un challenge avec une date butoir de réussite. Si la date de repartir au travail arrive à grand pas et que votre enfant n’est pas totalement sevré, cela n’a rien de grave, ne vous mettez pas la pression ! Au contraire, prenez-le comme un moyen de profiter encore un peu de ses petites pauses tendresse en continuant à donner le sein le soir ou le matin, jusqu’à ce que cela ne soit plus nécessaire.
Sans vous y prendre trop tôt, n’attendez pas non plus le dernier moment. Le sevrage est quelque chose que vous devez faire tranquillement, tout en étant à l’écoute de votre enfant. Cette phase est une transition autant pour vous que pour lui. Il faut lui apprendre, tout en douceur, à apprécier les moments biberon autant qu’il aime les instants câlins avec Maman pendant l’allaitement. L’idéal est que ce soit le Papa qui donne le biberon, ce sera pour lui l’occasion de partager des moments intimes avec son enfant, et cela ne laissera pas au poupon un sentiment d’abandon. Quand le nombre de biberons quotidiens est plus important que le nombre de tétées, prenez votre tour. Votre bambin s’habituera à vous associer au biberon et non plus seulement à la tétée.
Pendant toute cette période de sevrage il est important que vous gardiez bien à l’esprit que les repas sont pour votre bébé des instants privilégiés de complicité et de tendresse avec ses parents. Donc, si les choses n’avancent pas aussi vite que ce que vous pensiez, ne vous stressez pas, cela n’aurait comme conséquence que d’angoisser également le bout-de-chou qui, du coup, rechignera devant le biberon.